Jamet Michel
Michel Jamet, les natures de l’art
C’est une œuvre abondante que celle de Michel Jamet. Par les techniques employées d’abord. Peintre, il s’adonne également à la photographie, à la sculpture et à l’estampe. Dans ses dernières, le dessin gravé sur le support lui permet de travailler le rapport entre les lignes qu’y creuse le stylet et la couleur qui recouvre plus ou moins uniformément le papier. Par la luminosité et la souplesse de la ligne, arbres, montagnes, bâtiments, corps et visages se détachent alors de fonds colorés, dont certains sont comme des palimpsestes faits de plusieurs couches en transparence, au gré d’explorations plastiques guidées par son humeur du moment.
Cette spontanéité, nous la retrouvons dans ses peintures où la nature demeure omniprésente. Ce sont alors des paysages qu’il peint en plein air et dans lesquels on devine son pinceau danser sur la toile pour mieux retranscrire le frémissement d’un feuillage, le roulis d’une vague ou encore les variations de formes et de couleurs que lui offre le balai des nuages. Le ciel finit alors par occuper toute la toile, et devient pour lui l’occasion de compositions à la limite de l’abstraction. Mais sa touche peut aussi se révéler plus sage. En témoignent des œuvres récentes où objets et fleurs deviennent des masses colorées qui affirment cette fois la primauté donnée à la couleur. On y retrouve ainsi d’une certaine manière l’esprit qui présidait dans ses sculptures. Ces dernières, blocs monochromes et biomorphiques attestaient déjà en effet d’une recherche de dialogue entre la forme sculptée et la lumière, relation qu’il poursuivra dans ses photographies.
Qu’elles soient photographiées, sculptées, peintes ou gravées, les œuvres de Michel Jamet sont donc autant d’expressions d’un amour pour la nature. Celle d’un paysage, d’une fleur, d’un corps. Celle d’une pierre, celle de la lumière. Mais aussi celle de l’art dont il prend plaisir à explorer toutes les modalités.
Bertrand Naivin