Morel Denis
La photographie : passerelle vers l’autre.
Au début était le silence, la peur d’autrui.
Je pense avoir commencé la photographie car je pouvais interposer un objet entre moi et les autres. L’appareil photo était la limite à ne pas dépasser, l’entremetteur inconscient.
En me confrontant à la pratique de mon métier, mon approche s’est lentement transformée. L’appareil photo est devenu outil de communication : je te parle pour te photographier. Afin de construire une représentation de toi, je t’écoute et je te questionne. En photographiant les autres, j’ai appris à les aimer un peu et à prendre plaisir à aller vers eux. Aujourd’hui, la photographie me permet de trouver le monde intrinsèquement beau : qui que tu sois, quoi que tu fasses, quoi que tu actes, tu me fascines : je te photographie, alors je prends part à la société.